Un frisson me parcoure l'échine tout en provoquant sur moi un rictus nerveux.Ce que je m'apprête à vous narrer tient là du crime de lèse-majesté à première vue. Je vais évoquer l'inqualifiable.Un projet d'une telle infamie que même la censure n'a pu trouver une définition pour ce projet:
PARLER DE SON PROFESSEUR
Rencontre du premier type
Gardez-vous, dira l’un, de cet esprit critique :
On ne sait bien souvent quelle mouche le pique ;
Mais c’est un jeune fou qui se croit tout permis,
Et qui pour un bon mot va perdre vingt amis.
— (Nicolas Boileau, Satires, Satire IX)
Je vous vois venir avec vos "Encore un de ces pauvres ingrats qui pestent contre le système éducatif!Ni le premier ni le dernier il sera!"
Et je vous répondrai ...
VOUS AVEZ RAISON
Comment peut-on cracher ainsi sur ceux et celles qui
vous donnent la connaissance, ces personnes qui font un sacerdoce de verser
l'eau de la connaissance dans le puits de nos esprits avides d'en apprendre
toujours plus?
Loin de moi l'idée de diaboliser une profession qui continue
d'aider à faire de nous des citoyens disciplinés et aptes à la vie en société.
Tout est parti d'un mail...
Tous
les candidats au programme doivent subir notre
test de français particulier, y compris les bacheliers.Quel crime que de refaire un test de français après tant d'années dans les murs de l'université! pensai-je. Qui juge ainsi pertinent de mettre tous les œufs dans le même panier et ce sans discrimination! Qu'on me l'amène donc!
Bonjour, je vous présente mon ami et collègue : Mr Leroux
Je hoche la tête, l’œil goguenard prêt à fusiller du regard, celui qui est à l'origine de mon cours de français à reprendre. Ah si seulement d'où je venais, les anglicismes étaient au programme. Sacré Henri Dès et sa chanson Polyglotte...Au fond je ne savais pas rien du français.
Puis je découvre le bonhomme.Bon on fait la même taille
et ensuite.Ensuite il présente sa partie du cours.Il ouvre la bouche, il va
parler...Il débite un flot de paroles à un débit qui rendrait EMINEM vert de
jalousie.Je tends l'oreille.Je comprends parfaitement, je me mets à considérer
la gestuelle.Pour quelqu'un qui est déjà à l'antenne comme moi sur quelques
matchs universitaires, c'est le délice visuel et auditif!!! J'assiste à une
prestation de tribun dont je m'empresse de relever les mimiques.Voyons
voir...Il a le port altier de la tête, le costume chemise pantalon chaussure
assorti.Je commence à ravaler mes paroles et oubliant le discours je
retranscris dans un carnet le jeu de scène auquel j'assiste.Mes collègues
pensent assister à un simple exposé dans le cadre d'un cours...S'ils pouvaient
me ressortir la quintessence de la rhétorique à laquelle nous assistons je
n'aurai pas besoin de me pincer tout seul.Un discours d'énarque pareil à qui
cela me fait penser...Mais oui bien sur!!
©http://leblogdemonsieur.com/le-style-de-jacques-chirac/ |
Ok l'amalgame est vite fait mais pour le visuel mais
pour l'auditif, j'essaye de percevoir.Ou ai-je déjà entendu un tel timbre de
voix assez entrainant pour me faire lever l'oeil des résultats sportifs de la
journée...Oui je l'avoue l'ère de l'internet plonge souvent mon esprit dans des
distractions évitables 20 ans auparavant. Il me semble percevoir comme un
zozotement,non plutôt un sifflement.
Et pourquoi pas un bégaiement?
La voix prononce un fond insensé de paroles
parfaitement compréhensibles et au fur et à mesure que je continue de suivre
assidument les exposés magistraux disposés en classe, je m'enrichis séance
après séance d'un artiste des relations publiques qui a réussi l'exploit de me
faire changer d'avis,de me faire rouvrir mes lobes auditifs pour enregistrer
chaque mot, chaque intonation, chaque geste qui contribue à améliorer mon
rendement en tant qu'étudiant d'une part, orateur à mes heures de l'autre.Merci
de me maintenir en éveil les lundis soir, ce John Scatman 2.0 des relations
publiques saura vous divertir et vous tenir au fait de l'actualité RP pour peu
que vous sachiez regarder son film trois heures durant et apprécier sa chanson
de geste tandis qu'il prend place à son bureau dans cette salle de cours de
Marie-Victorin.
CHUT...ÇA COMMENCE!
J'ai lu. J'ai souri. J'ai ri. Puis je me suis souvenu, du film (le Talentueux Mr. Ripley), puis je me suis dit 'J’espère que cela n'aura pas la même fin'. Sourires.
RépondreSupprimerBelle plume. Merci.
Dave (http://50nuancesdedave.wordpress.com/)